Brothers In Arms est le cinquième album studio du groupe rock britannique Dire Straits, sorti en 1985.
La qualité technique de cet album, qui joue beaucoup sur les effets de dynamique entre sons forts et sons faibles, en fait un moyen très utilisé de promotion des lecteurs CD pendant les deux ans qui suivront sa sortie. Il est en outre à ce jour un titre phare du format Super Audio CD, sous lequel il fut remasterisé et réédité en 2003 (il s'agit d'un Super Audio CD hybride, par conséquent lisible en qualité Compact Disc par toute platine CD conventionnelle, incapable de reproduire la piste haute définition Super Audio CD). Pour cause d'un manque de place sur la face 1 des éditions vinyles, tous les titres de la face A sont écourtés sauf Walk of Life.
Il contient de nombreuses chansons qui sont désormais considérées comme des incontournables de Dire Straits :
Money for Nothing, avec son célèbre riff de guitare et l'apparition de Sting dans le refrain et les chœurs ; Mark Knopfler a d'ailleurs joué Money for Nothing en compagnie de Sting, d'Eric Clapton et Phil Collins lors du concert caritatif Music for Montserrat (1997) ;
Your Latest Trick, restée dans les mémoires pour sa mélodie jouée au saxophone par Michael Brecker en studio et Chris White lors des deux tournées qui ont suivi ;
la chanson-titre Brothers in Arms est une dénonciation virulente de la guerre, avec un son planant, fortement influencé par Pink Floyd et en particulier de l'utilisation de l'orgue Hammond. L'une des interprétations les plus marquantes de Brothers in Arms fut sans doute celle du concert Music for Montserrat, avec la présence d'un orchestre symphonique et d'un chœur.
Analyse
À l'exception de leur premier single à succès, "Sultans of Swing", en 1979, le groupe britannique Dire Straits n'a jamais été aussi surprenant. Et puis, ce qui vous a pris au dépourvu, c'est à quel point le chanteur ressemblait à Dylan. Brothers in Arms , leur premier album studio depuis Love over Goldil y a trois ans, offre plus de leurs chansons à bascule séduisantes. Le groupe est complété par le bassiste Tony Levin, le batteur de Weather Report Omar Hakim, une section de cuivres, qui comprend les Brecker Brothers, et quelque treize claviers différents qui sont utilisés pour explorer les textures orchestrales. Soigneusement conçu au lieu d'être rauque, joli plutôt qu'en plein essor et parfois émouvant, le disque est magnifiquement produit, avec le formidable travail de guitare de Mark Knopfler qui capte la meilleure lumière. Les paroles sont écrites, mais les scénarios ne sont plus aussi intéressants qu'ils l'étaient sur des disques comme Making Movies , toujours le LP le plus solide du groupe.
La première face contient les chansons les plus entraînantes : le rebondissant "Walk of Life", une chanson rock & roll des années 50 sur des chansons rock & roll cool des années 50 qui présente un son d'orgue ringard, et "So Far Away", une missive d'une ville lointaine, avec une ligne de basse accrocheuse grondant en dessous. Après une introduction grandiose, "Money for Nothing" montre ce qu'un gars qui déplace des réfrigérateurs pour gagner sa vie pense des rock stars sur MTV. "Voyez le petit pédé avec la boucle d'oreille et le maquillage/Ouais mon pote c'est ses propres cheveux/Ce petit pédé a son propre avion à réaction/Ce petit pédé il est millionnaire", marmonne le gars, tandis que la guitare de Knopfler broie son irritation. La guitare devient délicate pour le doux "Why Worry", une chanson aussi douce qu'un soupir.
La face deux, composée de quatre chansons sur les hommes et la guerre, est plus ambitieuse et moins aboutie. Knopfler chuchote pratiquement les paroles de "Brothers in Arms" mais ne produit jamais d'images qui attirent votre attention; la musique est belle, cependant, avec les motifs de coupe de la guitare électrique sur un fond aux tons doux. Mais aucune métaphore révélatrice ne se trouve dans ce quatuor de chansons, et la musique manque de la douleur qui a rendu les bandes sonores récentes de Knopfler pour Comfort and Joy and Cal si puissantes.
